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SGL Carbon dénonce la manipulation par Coll’Air Pur des médias et de l’opinion publique

DROIT DE RÉPONSE
Passy (Haute-Savoie), 12 novembre 2019

Un collectif de citoyens (Coll’Air Pur), sans aucune existence légale officielle et se réfugiant derrière l’anonymat, a cru bon de mettre en cause l’entreprise SGL Carbon à travers des propos infondés et diffamatoires tenus récemment lors d’une conférence de presse et dont les médias se sont fait l’écho, sans vérification aucune.

Selon le collectif, SGL Carbon est responsable d’une pollution « préoccupante » des sols aux hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur la commune de Passy. Il se livre de plus à un amalgame délibéré avec d’autres polluants pour lesquels l’entreprise n’est nullement concernée. Cette méthode visant manifestement à manipuler les médias et l’opinion publique et à nuire à l’entreprise SGL Carbon exige de rétablir la réalité des faits et appelle la mise au point suivante :

UNE ÉTUDE NON CONFORME A LA MÉTHODOLOGIE NATIONALE

Aucune conclusion sur une éventuelle pollution aux HAP ne saurait être tirée de l’étude présentée par ce collectif. Il s’agit d’une étude « bidon » qui ne prouve rien, et ce pour les raisons suivantes :

  1. La société qui a réalisé les prélèvements et l’analyse des sols en juillet sur la commune de Passy ne bénéficie pas de la certification LNE SSP (Laboratoire national de métrologie et d’essais – Sites et sols pollués). Cette certification spécifique, a été mise en place à la demande du ministère de la Transition écologique et solidaire pour répondre aux besoins concernant les problématiques des sites et sols pollués, et notamment la prise en compte des problèmes de santé publique et des risques environnementaux. Elle atteste de la conformité des prestations proposées avec les exigences définies dans le référentiel de certification correspondant et les normes françaises. La société retenue n’est donc pas un prestataire spécialisé, reconnu et légitime, permettant de tirer des conclusions quant à une éventuelle pollution des sols.
  2. Le rapport fourni est incomplet et l’étude présentée ne comporte aucune bibliographie de référence ni aucun détail sur la méthodologie utilisée, de même qu’aucune information n’est précisée concernant les prélèvements effectués. Le rapport fourni ne permet pas de statuer sur le respect de la méthodologie nationale définie par le ministère de l’Environnement (textes d’avril 2017) et la norme métier NFX 31-620-2 de décembre 2018. Le rapport d’analyse présenté ne comporte aucune étude historique et documentaire, ni d’étude de vulnérabilité des milieux, ni de programme d’investigations incluant une justification des points de prélèvements et des polluants à analyser.
  3. Les médias ont pris pour argent comptant les seuils (valeurs-repères) retenus dans l’étude et présentés par le collectif. Or ils posent question et leur provenance n’est pas explicitée. Selon un article de presse, ce sont des “recommandations de l’INRA”, l’Institut national de recherche agricole. Or nous sommes en milieu urbain. De plus, selon l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (INERIS) : « Il n’existe pas de valeur repère de gestion des HAP dans les sols. Les valeurs citées dans (l’étude) semblent être des valeurs de fond. Les valeurs de fond n’ont aucune signification d’ordre sanitaire. Ce ne sont pas des ‘seuils tolérés’ ». On ne saurait être plus clair.

A titre d’information, les valeurs utilisées habituellement pour la pollution des sols aux HAP sont de 50 mg/kg (seuil ISDI selon l’arrêté du 12/12/2014), qui correspond au seuil maximum en-dessous duquel un déchet peut être considéré comme inerte. L’Agence américaine pour les substances toxiques et le registre des maladies (Agency for Toxic Substances and Diseases Registry, ATSDR) retient un seuil de 25 mg/kg, comme valeur de bruit de fond pour les sols urbains. Pour information également, en Suisse, la valeur de toxicité retenue par l’Office fédéral pour les HAP est de 20 à 10 mg/kg, selon la profondeur des prélèvements.

La valeur de 7,8 mg/kg pointée par le collectif pour mettre en cause SGL Carbon est non seulement bien inférieure à ces seuils mais ne saurait être attribuée à SGL Carbon en l’absence de la prise en compte des autres émetteurs que sont les transports routiers et le chauffage au bois. Elle n’est donc représentative de rien et ne permet de tirer aucune conclusion, en l’absence d’une étude sérieuse.

  1. Aucune mesure n’a été réalisée dans la zone a priori la plus impactée. Le collectif a présenté une carte montrant la zone potentiellement la plus impactée par les émissions de HAP et de benzo(a)pyrène (BaP) autour du site de SGL Carbon à Chedde, une zone qui s’étend du nord au sud-est du site, peu peuplée et boisée. Cette carte est tirée de l’étude ERS (Évaluation des risques sanitaires) pilotée par SGL Carbon en 2018 (rapport Eurolorraine du 30/11/2018). Cette zone délimitée correspond au territoire situé sous les vents dominants par rapport à SGL Carbon et normalement le plus impacté par son activité. Il est surprenant de voir qu’aucun des cinq points de mesure choisis n’est situé dans cette zone a priori la plus impactée !
  2. La présentation faite par le collectif comporte en outre de nombreuses incohérences qui finissent d’entacher sa crédibilité mais qui auraient pu être facilement vérifiées par les médias. 

Parmi les nombreuses erreurs relevées, les distances indiquées entre les points de mesure et le site SGL Carbon sont erronées et parfois surestimées de près du double. Exemple : le point 3 (140 rue des Aravis) n’est pas à 490 mètres à vol d’oiseau du site SGL Carbon mais à 260 m. De même, il y a une confusion sur les adresses : c’est l’impasse des Pruniers qui est indiquée sur la carte, alors que le rapport mentionne un prélèvement à l’impasse des Prunus, deux voies distantes de plus de 800 m l’une de l’autre à vol d’oiseau. Tout cela est-il bien sérieux ?

  1. Le collectif mêle SGL Carbon à une pollution ancienne de l’eau du lac de Passy aux perchlorates. Mais elle produit un chiffre (3,7 microgrammes par litre) en dessous des seuils autorisés (4 µg/l). Par ailleurs, cette pollution ancienne concerne une autre société et non SGL Carbon, qui a racheté le site en 1993 et qui n’utilise aucun produit chloré dans ses procédés de fabrication.

UNE PRÉSENTATION FALLACIEUSE QUI NIE LA RÉALITÉ

Le collectif use de méthodes fallacieuses en omettant de mentionner la réalité des sources d’émission de la pollution. Tout obnubilé par sa volonté de détruire l’emploi industriel dans la vallée de l’Arve, ce collectif n’hésite pas à diffuser des contre-vérités pour laisser croire que SGL Carbon serait le principal, voire le seul, responsable de cette pollution.

Les HAP, considérés pour la plupart comme cancérigènes, sont générés par des processus de combustion incomplète de matière organique : carburant automobile, bois de chauffage, fumée de cigarette, production industrielle.

Le collectif pointe la responsabilité de SGL Carbon dans une pollution aux HAP mais omet de mentionner deux autres contributeurs bien plus lourds : les transports routiers et le chauffage au bois. 

Les transports routiers sont un important émetteur de HAP car, sous leur forme particulaire, les HAP sont particulièrement présents à la surface des particules ultrafines (PM 10 et PM 2,5) émises par les véhicules diesel ([1]). Or affirmer que les HAP sont plus importants, plus on s’approche de SGL Carbon, c’est négliger de préciser que le site SGL Carbon de Chedde, à l’est de la ville de Passy, est situé sous le viaduc des Egratz, voie d’accès montante au tunnel du Mont-Blanc, qui voit passer plus de 18.000 véhicules par jour, dont près de 2.000 poids-lourds diesel. A l’ouest, Passy est bordée par l’autoroute A40 et son trafic de plus de 12.000 véhicules par jour, dont plus de 1.800 poids-lourds diesel. Quel est l’impact de ce trafic considérable en termes de pollution ?

La deuxième source majeure de pollution en particules fines et en HAP est le chauffage au bois, comme l’indiquent tous les rapports officiels, ainsi que de nombreux médias nationaux ([2]).

Selon Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, le principal contributeur aux émissions de particules fines (PM10) dans la vallée de l’Arve est le secteur résidentiel. Sur les 592 tonnes de particules fines émises en 2016, le secteur résidentiel est responsable à lui seul de 403 tonnes, dont 388 tonnes générées par le seul chauffage au bois. Le secteur résidentiel est donc responsable de 68,2% des émissions. Viennent ensuite les transports routiers (15,2%), l’industrie (12,6%), l’agriculture (2,2%) et le tertiaire (1,8%).

Pour le benzo(a)pyrène (BaP), l’un des HAP les plus dangereux, le collectif omet de dire que, selon les chiffres officiels d’ATMO, montrent que SGL Carbon n’est responsable que de 8% de la pollution en B(a)P à l’échelle de la Communauté de communes Pays du Mont-Blanc (CCPMB), données communiquées aux associations environnementales à la Commission de suivi en juin 2019. La question que devrait se poser en toute bonne logique le collectif Coll’Air Pur est : d’où proviennent les autres 92% de B(a)P émis sur le territoire ?

Le collectif omet aussi de rappeler que le principal émetteur de B(a)P est de façon écrasante le secteur résidentiel, en raison principalement du chauffage au bois qui représente 88,5% des émissions de B(a)P, soit 18,2 kg sur un total de 20,5 kg émis ! Les concentrations de B(aP) sont les plus faibles d’avril à novembre et les plus élevées pendant l’hiver, ce qui pointe la responsabilité très claire du chauffage au bois.

Lors de sa conférence de presse accusant SGL Carbon de répandre une “soupe chimique” à Passy, le collectif s’est livré de nouveau à un amalgame diffamatoire, en citant dans une conclusion divers autres polluants, tels que des métaux lourds, des phtalates, des perchlorates, des dioxines et des PCB, pour lesquels SGL Carbon n’est pas du tout concerné, alors qu’un démenti avait déjà diffusé en mai 2019 sur ce point. Le collectif avait en effet déjà accusé à tort l’entreprise SGL Carbon d’être responsable de « taux anormalement élevés » de PCB et de dioxines trouvés dans des œufs de ferme prélevés autour des installations industrielles de Passy.

Les procédés de fabrication du graphite n’utilisent pas de produits chlorés et ne génèrent donc ni dioxines ni PCB ni perchlorates. De la même manière, les phtalates et les métaux lourds ne sont pas des éléments générés par l’industrie du graphite. SGL Carbon ne peut donc être tenu comme responsable de concentrations « élevées » de tels polluants. C’est totalement mensonger de le laisser croire.

LE COLLECTIF SE TROMPE DE CIBLE 

Depuis 2017, SGL Carbon a investi plus de 6,5 millions d’euros dans des systèmes de traitement des fumées pour ses émissions canalisées et diffuses. Son site de production de Chedde est sans doute le site industriel ICPE le plus suivi et le plus contrôlé de la vallée de l’Arve.

Il respecte l’ensemble des valeurs limites d’émission réglementaires extrêmement contraignantes fixées par voie d’arrêté préfectoral, valeurs qui sont inférieures à celles appliquées habituellement, et notamment celles des autres usines du groupe SGL Carbon dans le monde.

De plus, il va mettre en place un programme de surveillance d’un coût de 600 K€ sur la période 2020-2022.

Ne pas voir la réalité est une chose, la déformer en est une autre. Le plus inquiétant est en effet le penchant “complotiste” de ce collectif qui, lorsque la réalité ne se conforme pas à ses désirs et que les chiffres ne vont pas dans son sens, n’hésite pas à mettre en cause les mesures officielles de la qualité de l’air ou à accuser SGL Carbon, comme ce fut le cas dans un courrier officiel récent, d’avoir recours pour ses analyses à un “laboratoire secret” et à des “protocoles discrets“.

Ce serait risible si, en réitérant publiquement et de façon répétée des accusations graves et des propos réducteurs, mensongers et diffamatoires, le collectif Coll’Air Pur ne portait pas atteinte à l’honneur de notre entreprise et n’orchestrait pas une tromperie de la population, en se trompant lui-même grossièrement de cible. En effet, même si le site de SGL Carbon fermait demain – outre la perte de plus de 270 emplois directs et indirects, sans compter les emplois induits pour l’économie locale – il subsisterait entre 92 à 95% de la pollution locale !

Il est surprenant de constater qu’un collectif citoyen qui dit se battre pour un air plus pur ne s’intéresse ni de près ni de loin aux sources les plus importantes de cette « soupe chimique » qu’il entend dénoncer ? A moins peut-être que la « coll’air » du collectif ne soit à géométrie variable ?

[1] « Les HAP, la pollution cachée des véhicules diesel », Le Monde daté du 15 février 2018, consultable en ligne https://www.lemonde.fr/pollution/article/2018/02/14/les-particules-ultrafines-la-pollution-cachee-des-vehicules-diesel_5256457_1652666.html

[2] Dernier en date, « Chauffage au bois : gare à la pollution », Que Choisir, 21 septembre 2019, consultable en ligne https://www.quechoisir.org/decryptage-chauffage-au-bois-gare-a-la-pollution-n70855/

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