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Urgences saturées: les cliniques et hôpitaux privés MCO dénoncent une prise en charge inefficace

La FHP-MCO, syndicat des cliniques et hôpitaux privés spécialisés en médecine, chirurgie et obstétrique (MCO) de la Fédération de l’hospitalisation privée, dénonce l’absence fréquente d’une politique concertée au plan régional pour la prise en charge des urgences, alors que de nombreux hôpitaux publics sont saturés.

“Le système actuel est inefficace d’une part en raison d’un manque de structures d’accueil et du retard pris dans le déploiement de véritables réseaux d’urgences. Pour mettre fin aux disparités de prise en charge sur le territoire, il serait urgent de mettre en place des réseaux d’urgences coordonnés au plan régional”, déplore Lamine Gharbi, président de la FHP-MCO, qui regroupe quelque 600 établissements, dont 132 services d’urgence.

“Lorsqu’on constate 8 à 12 heures d’attente dans certains services d’urgences parisiens ou en province, alors que l’on refuse à nos établissements d’ouvrir des services d’urgences, on se dit qu’on marche sur la tête. Le président de la République avait promis que chaque Français serait à moins de trente minutes d’un service d’urgence mais à quoi cela sert-il si on doit y patienter quatre heures avant d’être pris en charge?”, poursuit-il.

La dualité des structures public/privé conduit à des effets pervers et des comportements dysfonctionnels. 

“Les services mobiles d’urgences (SMUR) dépendant des hôpitaux publics où ils sont basés ont tout intérêt à emmener les patients vers leurs hôpitaux publics de référence. C’est parfois totalement absurde alors que, parfois, il y a une clinique pas loin dotée d’un service d’urgences et qui pourraient très bien gérer ces malades”, poursuit Lamine Gharbi. “Ce ‘détournement’ de patient qui ne dit pas son nom au profit du public se fait dans un but bien précis: engranger de l’activité et donc des recettes. Il serait plus efficace de mettre en place pour le service public des urgences des logiques de coordination à l’échelle des territoires”.

La FHP-MCO demande la mise en œuvre de logiques de territoires pour le service public des urgences afin de mettre un terme à ces cloisonnements qui pénalisent la population. Une double régulation est nécessaire: tout d’abord, structurelle, afin de déterminer le nombre d’acteurs sur un territoire donné et leurs capacités; et ensuite, en temps réel, en veillant à affecter les patients là où ils pourront être pris en charge le plus rapidement. 

Plusieurs textes, dont un décret de 2006, prévoient déjà que dans chaque région, des réseaux d’urgences soient créés afin d’organiser la prise en charge des urgences, mais leur application tarde à venir.

“Nous demandons à ce que les ARS, en concertation avec les opérateurs hospitaliers, s’emparent enfin de cette question, plutôt que de remettre en cause les financements spécifiques des services spécialisés du type SOS Mains ou SOS Cœur, comme on peut le voir dans certaines régions, au nom de prétendues économies à faire”, conclut le président de la FHP-MCO.

A propos de la FHP-MCO
La FHP-MCO regroupe 580 cliniques et hôpitaux privés spécialisés en médecine, chirurgie, obstétrique (MCO) participant aux missions du service public de la santé. Acteur incontournable du paysage sanitaire français, l’hospitalisation privée MCO représente 27% de l’offre de soins nationale et 36% des hospitalisations. Les cliniques et hôpitaux privés accueillent chaque année 8,5 millions de patients pour une capacité de 66.000 lits et places, dont 2,2 millions de passages par an dans 132 services d’urgence. Le secteur privé MCO est le leader national en chirurgie (54% des actes réalisés) et le second en médecine (25% des séjours médicaux) et obstétrique (27% des naissances). Il réalise également 66% de la chirurgie ambulatoire, 32% des séances de chimiothérapie, 34% de la prise en charge de l’insuffisance rénale chronique. Environ 150.000 salariés (infirmières, sages-femmes, aides soignants et hôteliers) y travaillent, ainsi que 41.000 praticiens libéraux et salariés.